Elle s’appelait Anna Politkovskaia, et était journaliste indépendante en Russie. Connue pour ses reportages sur
Plus que la liberté de la presse, c’est la vérité qu’on assassine dans ce cas précis. Surtout quand on observe la tiédeur des réactions internationales.
Commençons par Poutine qui s’est à peine ému du drame, il a déclaré à Bush que la lumière sera faite sur ce meurtre. On a beaucoup de mal à y croire.
Vladimir Poutine, à qui Jacques Chirac vient tout juste de remettre la grand-croix de
Afin de rendre hommage à cette travailleuse de l’ombre, héroïque dans un pays totalitaire, voici la conclusion de son dernier ouvrage, Douloureuse Russie, journal d’une femme en colère, publié en septembre chez Buchet-Chastel :
« On me dit souvent que je suis trop pessimiste, que j’ai tort de ne pas croire dans le peuple, que je m’enferme dans une opposition absolue à Poutine et que je refuse de tenir compte de ce qu’il fait de positif. Mais ce reproche est injuste ; je vois tout que ce soit le bien ou le mal. Je vois que les gens veulent améliorer leurs conditions de vie, qu’ils n’y arrivent pas […]. Je ne peux pas accepter sans colère les prévisions élaborées par le Comité national de statistique à l’horizon 2016. Peut-être ne serai-je plus de ce monde, mais il ne m’est pas indifférent de savoir comment vivront mes enfants et mes petits-enfants : si la politique et l’économie de notre pays ne changent pas radicalement, la population de
Ceux qui nous gouvernent voient dans leurs fonctions un excellent moyen de gagner de l’argent, rien de plus. S’il y des gens capables de se réjouir du « scénario optimiste », tant mieux pour eux. Pour ma part, j’y vois l’arrêt de mort de nos petits-enfants. »